miercuri, 28 mai 2014

Interviu cu poetul francez Serge Pay

Prin doomii doispe-n aprilie asa, ma aflam in Franta, la Toulouse unde, printre altele, l-am cunoscut si pe marele poet francez Serge Pay care, impreuna cu alti poeti pe care i-am mai cunoscut, mi-a aratat ca exista si alt gen de poet fata de cei cu care eram eu obisnuit aici in Romania, cu alta mentalitate, cu alta atitudine, dar si alt fel de-a scrie poezie.
Fiind in vizita impreuna cu buna mea prietena Agnes Birebent la domnia sa acasa, dintr-una-ntr-alta mi-a venit ideea sa-i iau un interviu, ceea ce-am si facut acolo in dormitorul in care poetul zacea cu nu stiu ce suruburi prin picior, impreuna cu Agnes.
Uitasem de acest interviu, dar aseara, Agnes a binevoit sa-mi trimita aceasta varianta transcrisa de pe filmare si reportofon, caci dupa ce s-a terminat bateria camerei am trecut pe reportofon..
Interviul este in limba franceza, asa cum a fost luat si, dupa cum se va observa, este de o mare valoare... Voilla:



INTERVIEW SERGE PEY

SGB. Pour éviter les présentations, vous pouvez présenter vous ?

SP. Me présenter moi ? Je suis un assassin. Je tue. La poésie doit tuer. La poésie est un meurtre. Parce qu'elle ne veut pas de public. Tout poète est donc un assassin, et mon modèle c'est un grand assassin qui est mort sur l'échafaud la tête coupée, et qui s'appelle Lacenaire. Aujourd'hui le but d'un poème ce n'est pas de dialoguer, c'est de tuer celui qui entend le poème pour qu'il devienne un poète. Le but de la poésie c'est que l'autre devienne poète. D'ailleurs il n'y a que les poètes qui peuvent lire des poèmes. Donc il faut tuer, c'est pour ça que je suis toujours armé, avec des fusils, des grenades, des mitraillettes, pour tuer le public. Donc le but d'un poète c'est de devenir, s'il ne l'est pas encore, un assassin. Alors, un assassin d'amour, mais un assassin. Et en plus, le poète doit assassiner la poésie. Il doit assassiner le public, mais aussi la poésie. Un poète qui n'assassine pas la poésie n'est pas un poète. Et la poésie n'est qu'une fraternité d'assassins. Mon premier poète que j'ai aimé était un assassin. C'était François Villon, qui a assassiné un curé, comme je les aime pas je suis très content qu'il ait assassiné un curé, ensuite il était homosexuel, et ensuite il a organisé un hold up de la banque de l'université. Il s'appelle François Villon. La poésie française, la mienne, est une poésie insurrectionnelle, maudite, différente, une poésie de guerre. Donc je ne suis qu'un guerrier. Un guerrier de l'invisible et du visible. Mais je travaille beaucoup dans l'invisible, et les assassinats que je pratique sont dans l'invisible et l'inconnu. Voilà, tu as compris, j'ai articulé…

SGB. (rires) J'ai compris, et je suis parfaitement d'accord avec ce que vous avez dit. 

SP. Très bien… Autre question !

SGB. Vous disiez tout à l'heure que vous êtes un peu fatigué, que les gens, que les choses, que ainsi de suite. Quand avez-vous éprouvé de la joie pour la dernière fois ?

SP. Oui, parce que…on est seul, on est seul et le monde... Le poète appartient au monde du nombre, et pas au temps du chiffre. Il est dans le nombre. Et dès qu'il est dans les chiffres, et notre société est une société de chiffres, on a envie de mettre le feu aux chiffres. Les gens d'ailleurs ne sont que des chiffres. Les masses, c'est une façon de compter les êtres humains, qui ne sont plus des êtres humains. Donc nous avons en nous la tentation d'être des terroristes, c'est difficile de pratiquer l'humanisme, l'humanité, et en même temps de voir monter le fascisme par exemple, et de penser qu'il y a des millions et des millions de Français qui sont des idiots, ça me rend malade. En même temps, cette bêtise des Français, cette idiotie, me renvoie au temps de Socrate. Le peuple athénien était aussi idiot, parce qu'il a forcé Socrate à se tuer parce qu'il ne respectait pas les dieux et parce qu'il pervertissait la jeunesse. Donc il me semble que rien ne bouge dans l'histoire de l'humanité, que toutes les choses sont pareilles, et que nous sommes obligés de rouler une pierre comme Sisyphe en haut de la montagne, et savoir qu'elle redescend, et il faut la remonter, y'a des jours où j'en ai marre, y'a des jours où j'ai envie de casser la montagne, et de renverser le rocher sur tous ces ânes qui sont même pas capables de voir la beauté du rocher et de la montagne. Et je suis en colère…

AB. Mais ton dernier moment de joie ?

SP. Immédiatement, là, avec vous ! Ici, maintenant ! Dans le présent perpétuel. C'est mon dernier moment.

SGB. (rires) Ouais, ouais, ouais… 

SP. Et quand je vois le visage de la femme que j'aime.

SGB. Est-ce que vous fumez de l'herbe ?

SP. J'ai fumé de l'herbe, j'ai pratiqué beaucoup, enfin, d'une manière rituelle toujours, fumer c'est pas mon truc, mais la poésie est toujours liée à l'hallucinogène sacré, c'est une transformation de l'esprit. Un poète c'est quelqu'un qui perce le monde du réel pour voir l'invisible. Donc il peut le voir avec le stylo, il peut le voir aussi avec le peyotl, avec l'herbe, avec ce que vous voulez. Mais l'herbe, le peyotl, l'hallucinogène ne sont pas la condition du poème ! Ce n'est pas parce que tu te drogues que tu vas devenir un poète. Sinon, tout le monde se mettrait à écrire des poèmes, je serais content, mais ce n'est pas vrai. Michaux, par exemple, parle de pauvre petit miracle… Mais souvent, le côté dionysiaque qu'il y a dans le poème peut se vivre dans une transgression hallucinatoire avec l'herbe, la psilocybine, le peyotl, la mescaline, etc. Disons que nous avons une frontière commune. Les Grecs en parlent, ils n'en parlent pas de cette façon, mais ils établissent un parallèle entre l'érotisme, la poésie et la folie dionysiaque. Ils appellent ça les mania, les manies, et donc pour eux ces manies sont groupées, entre la mania érotique, la mania télestique, la mania religieuse, la mania dionysiaque.

AB. C'est l'hybris ?

SP. C'est les folies, chez les Grecs. Mais donc la poésie est forcément là… D'ailleurs, quand on écrit un roman, qu'est-ce que c'est que les romans la plupart du temps ? Un roman c'est la mise-en-scène de la folie. Un roman où il n'y a pas la folie, qui est uniquement une histoire personnelle comme nous en avons beaucoup aujourd'hui, ça intéresse vraiment personne, et je me demande comment on peut écrire de telles choses. Il faut que la poésie soit là, et je crois par ailleurs que nous ne sommes pas seuls, que toi t'es pas seul, que moi je suis pas seul, qu'en nous nous sommes plusieurs, et que la capacité de faire parler les êtres qui vivent en nous, les milliers d'êtres, c'est la condition du poète. C'est-à-dire qu'il faut briser son unité pour vivre une schizophrénie active et essayer d'écrire, de peindre, de retranscrire un de ces personnages qui habitent en nous. Et ce personnage qui habite en nous est là, et il va réveiller des personnages qui sont à l'intérieur des autres. Donc à la limite lorsqu'on récite des poèmes, si on est fort, on pourrait presque sortir de la salle, et laisser notre double sur scène, qu'on ne voit pas, parler au double des gens qui sont dans la salle, et qui ne le voient pas. Ça fait que les spectateurs pourraient sortir de la salle, le poète sortir de la scène, et ne laisser que des fantômes parler entre eux. C'est le but, je crois, de la poésie, laisser parler les fantômes. La poésie n'est qu'un dialogue avec les morts. 

SGB. Croyez-vous que les drogues hallucinogènes, psychotropes, tous ces trucs là, ont eu au cours de l'histoire de l'importance sur la culture, la civilisation, sur l'humanité ?

SP. Oui, l'homme a appris à parler avec la psilocybine. C'est la psilocybine qui a ouvert des zones obscures dans le cerveau. Je crois. C'est l'absorption massive de psilocybine par le préhominien qui a créé l'humanité. C'est le singe qui mange de la psilocybine…

SGB. Ouais, je crois ça aussi.

SP. Bon, c'est une intuition que j'ai. Autre question !

SGB. Autre question. Quel est le message que vous voulez transmettre par votre poésie ? En général ?

SP. D'une certaine façon, quand je comprends quelque chose, j'ai envie de le dire à quelqu'un. Donc ce que j'ai envie de transmettre c'est l'éternité. C'est les moments d'éternité. C'est le présent qui se transforme par moments en éternité. Si je voulais transmettre, c'est ça, c'est la transformation du présent en éternité. Pas d'espérance, mais le présent éternel. Et j'essaie de le capturer et de l'écrire de cette façon là. Et puis après, je n'ai pas de réserves sur ce que j'écris. Je veux dire, je peux écrire de l'amour, ou du poétique, ou du philosophique, sur tout ça d'ailleurs… mais c'est surtout une poétique de la pensée que je fais. Qui est pour moi différente de la philosophie. 

SGB. Avez-vous rencontré, au cours de votre vie, des poètes roumains?

SP. J'ai connu Gherasim Luca, qui était mon ami. J'ai fait des récitals avec lui. J'ai connu aussi Isidore Isou. Il est connu en Roumanie ? C'est l'inventeur du lettrisme !

SGB. J'en sais rien ! C'est quoi ce mouvement, le lettrisme ?

SP. Les lettristes c'est la rupture complètement des unités sémantiques dans le poème, et réduire le poème à uniquement une qualité sonore, réinventer une langue qui n'existe pas, proche de la glossolalie et de la prononciation des lettres. Le lettrisme c'est la continuation de ce qu'a fait Kurt Schwitters, mais Isidore Isou écrit un manifeste lettriste, il invente donc une poésie, il est Roumain, il est en France, et il casse complètement le sens de la poésie et…il aimait les bruits, il prononce les lettres, c'est ça le lettrisme. La poésie n'est plus réduite aux mots, à ses signifiés mais à des signifiants qu'il invente. Isidore Isou, il est à Paris, il y habite toujours [non, il est mort…], c'est l'inventeur du lettrisme. Il a participé avec Dufrêne à un tas de mouvements, de revues, etc. Mais celui que j'ai connu, de Roumain, c'est Gherasim Luca. Je crois que j'en ai connu d'autres, mais je me souviens plus…

AB. Rodica Draghincescu.

SP. Ah oui, Rodica Draghincescu. Mais elle, elle a disparu. Elle habite dans le nord de la France, je crois. Elle m'écrit de temps en temps. Elle m'a traduit en roumain, aussi, Rodica Draghincescu. Elle est connue en Roumanie ?

AB. Oui, elle est connue, elle a fait une revue aussi, qui a réuni…

SGB. Ça n'a aucune importance. Mais dites-moi sur Gherasim Luca quelque chose of the record.

SP. Quand il est mort, Gherasim Luca, il s'est suicidé, il s'est suicidé dans la Seine. Dans le fleuve, à Paris. Quand j'ai appris sa mort, j'ai écrit un poème. Pour lui. Et dans son style. En faisant croire que c'est lui qui l'avait écrit pour sa mort. Et j'ai écrit un texte sur la relation sonore entre la Seine – le fleuve – et la scène du spectacle. Y'a des gens qui ont cru réellement que c'était un poème de Gherasim Luca. D'ailleurs à ma soutenance de thèse sur la poésie, ils m'ont dit: "quel beau poème de Gherasim Luca, qu'il a envoyé", mais c'est moi qui l'avais écrit ! Et je leur ai dit : mais écoutez, c'est moi qui l'ai écrit, ce poème… Et quand j'ai été à l'enterrement…

SGB. Dites le poème. 

SP. Eh ben c'est sur la Seine ! Je m'en souviens plus, du poème…c'était : Dans la Sé – dans la Sé – dans la Sé Seine – je tom – je tombe – je me – noies… Parce que c'est une poésie bègue, Gherasim Luca ! La sé, la sé, la séseine, la seine, la seine ! la seine !! la seine, la séseine… enfin, je m'en souviens plus, mais c'était comme ça. Et j'ai été à la cérémonie. Y'a eu deux cérémonies pour Gherasim Luca. Une chez Liliane Vinci, où j'ai fait mon récital avec… il y avait la femme de Gherasim, et il y avait Jean-Jacques Lebel et beaucoup d'amis… et j'ai dit pour sa mort le poème le plus pornographique que je connaissais. Le poème de Promellé, sur un amour pornographique dans des termes très orduriers, scatologiques. Et tout le monde a trouvé ça très bien. Et Lebel, lui, qui est un ami, Jean-Jacques, il s'est mis à crier, à hurler, à vomir, et à parler des cadavres des Algériens que la police française avait jeté dans la Seine. C'était dans la petite galerie de la Ramesie, qui est ma galerie, d'ailleurs, à Paris. Et puis aussi, on a fait un hommage à Beaubourg, au Centre George Pompidou, et j'ai dit je sais pas quoi, je m'en souviens plus. Pour Gherasim. Qui ressemblait à Picasso, physiquement, il parlait, il était impressionnant… Ce poème je l'ai publié dans Droit de Voirie, il y est. Il faudra que je le trouve, je te le passerai. 

SGB. Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ?

SP. Le premier poème que j'ai écrit… La question de l'origine est toujours une fausse question. L'origine est tragique, toujours. Et je suis dans la tradition d'un philosophe qui s'appelle Deleuze, je rejette l'origine des choses et je pense toujours à partir du milieu des choses. D'un centre que je créé, immédiat. C'est-à-dire que là, je suis dans ma propre origine, maintenant, face à toi. Je suis un point, et je regarde les espaces, comme Saint Augustin, qui sont dans le passé et les espaces qui sont dans l'avenir. Donc mon origine c'est moi, là. Donc je peux réinventer des rhizomes qui partent de ce centre où je suis, c'est comme ça que je vois les choses. Parce que si tu veux, l'origine de quand tu as écrit un premier poème, ça implique beaucoup de choses. D'abord je ne crois pas qu'on écrive comme ça. Je crois qu'on est toujours double, deux, et la question serait : quand est-ce que tu as découvert que tu avais quelqu'un d'autre qui vivait en toi-même ? Et que tu vas réveiller, et qui va te remplacer. C'est ça qui est important. Et en même temps, le regard de l'autre. Qui est l'autre qui t'a dit pour la première fois que tu étais un poète ? Alors, c'est pas moi qui dis "je suis poète", mais c'est l'autre qui dit "tu es poète". 

SGB. Quand avez-vous dit de vous-même que vous êtes poète ?

SP. La poésie est une relation entre la vie et le langage. Et tout le monde a une relation entre la vie et le langage. C'est pour ça que tout le monde, à la limite, peut être poète. Mais la conscience que j'ai eu de la poésie, c'est quand j'ai compris qu'un poème n'était pas uniquement un croisement de mots, mais aussi un croisement de directions. Et c'est à partir de là que j'ai compris que j'étais poète. Au début, j'ai croisé des mots, j'ai croisé des souffrances, j'ai croisé du visible. Et un jour j'ai compris qu'en croisant des mots, je devenais un être magique, un mage, et que la magie est la condition même du poète. C'est-à-dire que si les poètes ne pratiquent pas la magie, ils ne sont pas des poètes.

SGB. And there is nothing beyond magic.

SP. Exactly. Donc la première fois, c'est quand j'ai pu déplacer un objet, mentalement. Ou déplacer un être. Mais la première écriture que j'ai faite, je m'en souviens. Je m'en souviens, le premier poème. Mais c'était peut-être pas de la poésie.

SGB. Mais que pensez-vous que c'est, la poésie ?

SP. J'ai écrit, dans le fond, mon premier poème très tard, bien que j'ai commencé à écrire très jeune, mais la conscience de la poésie, je l'ai eue très tard. Enfin, très tard…vers 18 ans, quand il y avait beaucoup de monde qui venait manger à la maison. Nous n'avions pas de table, et mon père a enlevé la porte d'entrée de la maison, il l'a posée sur des tréteaux, et nous avons mangé sur une porte. C'est là, symboliquement, la première poésie d'action que j'ai commise. Et etc. Je suis à la recherche permanente d'une réalité dans le poème. Permanente. Et je fais la différence entre les poèmes fabriqués dans l'alliance des mots, et les poèmes qui ne sont pas fabriqués dans l'alliance des mots. C'est important. Donc l'origine, elle est permanente. C'est comme si tu demandais à une tête, à une chevelure, de trouver l'origine de son premier cheveu. C'est impossible, de trouver l'origine de son cheveu. On n'a pas qu'un cheveu, on en a plein. Où est l'origine de ta chevelure ? Une autre question.

SGB. Quelle est votre orientation politique ? Si vous en avez une ?

SP. Oui, je suis un héritier de la révolution espagnole, donc personnellement je suis libertaire, je respire l'anarchie. Quelqu'un dont je me sens très proche politiquement, c'est quelqu'un qui s'appelle Victor Serge. Qui était un anarchiste qui a participé à la révolution russe. Et qui a fini au Mexique. J'ai rencontré son fils au Mexique. Donc je suis un anarcho-libertaire, et pour le mode de production, pour la vie, je reste sur des bases socialistes. C'est-à-dire que, autant je hais le stalinisme, autant je hais le système capitaliste que nous avons. Je suis pour une liberté, je suis pour qu'on construise la fraternité, mais vraiment une construction entre nous. Et ça c'est une tâche fondamentale ! Ce n'est pas l'Etat qui doit construire la fraternité, c'est nous qui devons la construire. La liberté, c'est une conquête permanente. Et l'égalité, alors, l'égalité… je revendique les trois concepts de la révolution française, liberté égalité fraternité, parce que je trouve que c'est fondamental, et je suis pour que les choses évidentes – l'école, la santé, les transports je ne sais pas – appartiennent au peuple et à l'Etat. Donc je ne suis pas pour ce qui se passe en Angleterre, je suis contre la privatisation des hôpitaux, je suis pour que les gens puissent être soignés, puissent manger, puissent être éduqués le mieux possible, avec toutes les égalités des chances possibles. Et je suis pour que le livre devienne le centre de ce que nous sommes. Walt Whitman disait "la démocratie est une association de lecteurs libres". Donc je suis pour la lecture. D'ailleurs si j'étais ministre de l'Education Nationale, je ferais lire tout le monde. Des tonnes de livres ! Il faudrait que les enfants lisent au moins 50 livres par an, des gros, et plus ils y arriveraient, qu'ils lisent de la philosophie, des choses intéressantes. Le livre est la condition même de notre liberté. Quand j'étais avec les révolutionnaires sandinistes au Nicaragua, ils m'ont dit : y'a deux choses qui nous rendent égaux sur terre. La mort nous rend égaux à tous, et la deuxième chose qui nous rend égaux, c'est le livre. Parce qu'avec un livre, le riche peut lire un livre, et le pauvre peut lire le même livre, et avec le livre de la pensée, on peut être pareils.

SGB. Mais si on lit trop, quand est-ce qu'on vit ?

SP. Mais le livre n'est que le résultat de la relation entre la langue et la vie ! Tu ne peux écrire un livre que lorsque tu as une relation entre la langue et la vie. Le livre n'est pas à côté de la vie, il est dans la vie. Il faudrait que tout le monde écrive des transitions entre la langue et la vie… Tu es un livre, toi !

SGB. Ouais, je suis un poème…

SP. Tu es un poème. Dernière question !

SGB. Laissez-moi penser…Comment décririez-vous un monde parfait dans lequel vous aimeriez vivre ? Une nouvelle vie depuis le début, genre.

SP. Mais y'a pas de monde parfait… Y'a pas de monde parfait !

SGB. Dans lequel vous naîtriez à nouveau?

SP. Non, y'en a pas. Y'en a pas ! Le monde est toujours là. Mais c'est ce que je disais tout à l'heure… La liberté c'est fondamental, la liberté. Et que les gens mangent à leur faim. Mais y'a pas de monde parfait. Le monde parfait c'est une lutte permanente.

SGB. Etes-vous pour la décriminalisation du trafic et de la consommation de drogues, comme la cocaïne, l'herbe, la mescaline et autres… ?

SP. Oui…cocaïne… Sauf l'héroïne. Parce que j'ai trop vu des amis qui sont morts. Mais la cocaïne, toutes les drogues, je suis pour les rendre libres, l'herbe, libre, complètement, mais les autres drogues fortes, uniquement dans les pharmacies. Mais à prix réduit. Je suis pour la dépénalisation complète. Parce qu'on ne peut pas imaginer ce que c'est la maffia, dans le monde ! C'est terrible, l'argent des armes, l'argent des drogues, c'est inimaginable, et la prostitution, c'est inimaginable… Ça se tient, tout ça. Il faut absolument rendre la drogue libre, mais pas que les enfants prennent de la drogue, je suis évidemment contre, mais bon, qu'il n'y ait plus de trafic. Que ce soit la communauté, l'Etat qui organise ça. Qu'on organise la plantation d'herbe, ça serait bien. Je suis pour que les prostituées s'organisent en coopératives, en supprimant le proxénétisme, et que si elles veulent vendre leur corps, elles vendent leur corps. Mais que ce soit une liberté, pas une exploitation, mais ni ce qu'on voit aujourd'hui. Que les filles, elles fassent ce qu'elles veulent. Ça c'est très important, puis supprimer le trafic d'armes, mais ça c'est un vœu qui est difficile à réaliser, parce que les rapports de force sont tels sur terre que, si t'as pas les armes les autres ils en ont et puis…ils te tuent. Mais les deux choses, la prostitution et la drogue, il faut les voir sous un autre angle. Supprimer, par exemple, les proxénètes et les trafiquants de drogue. Pour moi, ça c'est des gens terribles puisqu'ils vivent de l'exploitation et de la diminution mentale des êtres.

SBG. Ce sont les élections en ce moment en France, entre Sarkozy et…comment il s'appelle celui-là ? Hollande. Pour lequel d'entre eux voteriez-vous ?

SP. Je voterai forcément, parce qu'il y a un danger fasciste, et je ne veux pas que Sarkozy, qui est quelqu'un d'épouvantable, qui est un baron d'ailleurs, qui est un noble, et qui reproduit avec sa classe sociale les oppressions de l'ancien régime… je crois que le devoir de tout révolutionnaire, le devoir de tout poète est de nous débarrasser de ce monstre qui s'appelle Sarkozy, et qui joue avec le fascisme, en France aujourd'hui. Donc pour me débarrasser de Sarkozy, je vote Hollande, même s'il me plait pas, mais pour me débarrasser de Sarkozy il faut voter Hollande. Parce que Sarkozy détruit les hôpitaux, Sarkozy détruit tout ce que… l'école ! Hier il disait : "60000 fonctionnaires !" Mais vous savez ce que c'est, ces 60000 fonctionnaires ? C'est 60000 instituteurs, professeurs qu'Hollande veut remettre. Et Sarkozy il les appelle les fonctionnaires… Enfin c'est inimaginable. On sait que l'école est chère…

AB. Les fonctionnaires, c'est l'ennemi…

SP. Oui, c'est l'ennemi. Il veut que l'école soit privée, soit payante, ça commence déjà, d'ailleurs, et ça il faut lutter contre. Quand je vois la relation que tu as avec l'école, pour moi c'est déterminant pour un homme politique. Quand un homme politique attaque l'école, je trouve que tu dois l'affronter. Tu peux pas…et il attaque aussi la santé ! Si t'as envie d'être soigné, tu dois être bien soigné. C'est le plus important, je trouve. Sarko, c'est vraiment… c'est un parti de merde ! Et donc les fascistes, par exemple, tu vois, je suis contre Marine Le Pen, qui est contre l'avortement pour les femmes, enfin, etc. Et quand je vois que 25% des femmes ont voté pour elle, je tombe raide, elles doivent pas savoir qu'elle est contre l'avortement. Et le racisme, tout ça, ça me rend malade…et Sarkozy fait une campagne raciste !

AB. Il s'associe avec l'extrême droite.

SP. Il s'associe… Il a le même discours, depuis longtemps d'ailleurs, que l'extrême droite, pour récupérer ses voix. Et les gens… tu te rends compte, tu as quand même à peu près 30% des gens qui sont sur les bases de l'extrême droite en France. C'est pour ça que je suis pas très bien. Un Français sur trois est facho ! Tu comprends ce qui s'est passé en Allemagne avec le nazisme. On le comprend parfaitement. Et Sarkozy est une ordure, c'est un machiavel total ! Quand tu le vois parler hier à la télé… il devait s'être défoncé à la coke… et puis après il va faire arrêter les gens qui fument de l'herbe. Là, le dernier truc qu'il a fait, il a repris les propositions du Front National sur la présomption d'innocence. Y'a un flic qui vient de tuer un type, et les flics ont manifesté, et donc Sarkozy a demandé la présomption d'innocence pour ce flic qui a tué quelqu'un, d'emblée. La police doit être démocratique et contrôlée par la citée.

SGB. Comment voyez-vous la Roumanie… depuis Toulouse?

SP. Je la vois pas, la Roumanie… Je vois qu'Agnès, je pense à Gherasim Luca, qui est mort y'a longtemps. Je pense à Cioran, je pense rien qu'à des livres, que j'ai lus, sur la Roumanie, c'est tout. Je connais pas la Roumanie. Tous les Roumains que j'ai rencontrés étaient des gens sympas, ensuite j'ai rencontré des Roumains qui mendiaient dans les rues, ici, des Tsiganes, mais je n'imagine pas ce qu'est la Roumanie. Je n'y suis jamais allé. Je la connais qu'à travers la poésie et la littérature. Et je trouve que c'est une grande littérature, une grande poésie, et que les Roumains, peut-être interprètent-ils le monde à travers une littérature. Donc, puisque la Roumanie a une très forte littérature, j'ai confiance dans l'avenir de la Roumanie. Puisque, pour moi, un peuple n'est qu'une littérature. Uniquement. Un peuple qui ne créé pas de littérature orale, ou écrite, ça n'existe pas, mais le peuple roumain est un grand peuple pour sa littérature. Son humour, son recul, les disjonctions qu'il opère, à travers ce que j'ai pu lire… Après, bon, j'ai pas de leçons, je connais pas, pour répondre comme ça à cette question. D'ailleurs, je peux répondre à peine sur la même question que tu me poserais pour la France. La dernière, la dernière !

SGB. Vous viendriez en Roumanie, pour faire une lecture, une performance, un truc, un truc qui assure ?...

SP. Avec plaisir ! Il y a des années qu'Agnès m'invite, mais bon, j'attends qu'on m'invite… Rodica voulait m'inviter aussi, mais j'ai jamais reçu d'invitation officielle. Mais bien sûr, j'aimerais…voir les petits quartiers, rencontrer des poètes roumains, j'aimerais boire de l'alcool avec eux, j'aimerais manger des saucisses… Evidemment que j'aimerais bien aller en Roumanie quelques semaines. La Roumanie… Quand je pense à la Roumanie je pense toujours à la folie des roues, "la folie de la roue"… parce que c'est comme une roue la Roumanie, comment on dit ? une roata.

duminică, 25 mai 2014

Prin vibratie

acest dor de cuvinte iubinde vreau sa te atinga-n senin  ca niste pene subtile de purpuriu
ca niste balsamuri aloe ca niste balonase de mir ca niste cristale de puf
ca niste imbratisari vrajitoare de petale trimise prin eter
speranta ca vor preface amintirile sa se intample aevea acum
cand vorbesc cu tine dar de fapt vorbesc cu peretii visand

si imi vine sa iti spun ca mi-e dor de tine dar nu-mi e dor
sunt momente prelungi de magie pe care vreau sa le retraiesc impreuna cu tine mereu
zile si nopti cand ne inaltam pana-n cele mai sublime octave ale iubirii tot mai siderati
soapte imbatatoare priviri cantece unde gustul fructelor tale-n sarut luna imaculata radiind in spirale-mprejuru-ne dansurile galaxiilor lumile infinite intrepatrunzandu-se straluminad
si vibratia corpului tau cand facem dragoste peste tot peste tot

acest dor de cuvinde iubinde vreau sa te atinga si atingandu-te sa




miercuri, 21 mai 2014

O poza de mai devreme



plm, poetii fac poezie in functie de ce bagaj informational poseda si cat de constienti sunt
de cele vazute sau nevazute
mentaliteatea le este rama textelor pe care le dau
iar emotiile acuarelele

mie-mi vine din ce in ce mai mult sa dau doar rame de poeme
ca o lebada cu o mie de gaturi care isi da duhul intr-un cor asurzitor nesfarsit
...
dar intind mana si-mi pleca din umar un vers

si o voce imi spune ca atitudinea da plenitudinea

ca poemul tre sa fie ca un dans cu miscari de thai chi

cand dansatorul e energie pura e chi
cand dansatorul e dansul si dansul e chi
cand dansatorul e una cu totul o reflexie a nimic
ca atunci cand simti toate gusturile deodata si nu simti de fapt nicun gust
pentru ca-ti pierzi mintile

trebuie sterse din dictionare substantivele
trebuie sterse si adjectivele
totul e verb si iar verb si iar verb

o picatura in oceanul infinit e de fapt oceanul
simte te tot simte te tot pana cand nu mai simti nimic
pana cand esti numai fericire si stralucesti

dar poemul asta e mai mare decat rama sa
e mai mare decat tot ce exista decat poti sa-ti imaginezi acum
este dincolo de materie dincolo de tot
si coboara de peste tot si e nicaieri si-i aici
ca o pocnitura de bici
care se poate transforma in orice
in tine

fericirea straluceste peste tot peste tot
si acum poti s-o simti peste tot peste tot
ca si cand esti numai zambete

marți, 20 mai 2014

BANU - arda-l-ar focu

De departe cea mai nociva inventie a Umanitatii, desi anumiti ganditori antici afirma ca nu chiar omul ii este autor, este BANUL. Nimic nu injoseste si degradeaza mai mult individul decat lupta pentru a obtine BANUL. Insusi artistul Connecter afirma ca banii strica inimile bune, iar o inima rea, ca sa pastrez registrul artistului, este o inima bolnava, iar omul care o are este un om bolnav. Afland...u-se intr-un retard milenar, marea majoritate a oamenilor este in stare de orice pentru a obtine BANUL: crime, violuri, talharii, jafuri, santaj, prostitutie, razboi, munca in folosul altuia, munci degradante, submisivitate, obedienta samd samd. Banul este opium pentru Umanitate, iar majotitatea indivizilor care compun Umanitatea sunt precum Cainele lui Pavlov, iar BANUL precum clopotelul sau. L-ai facut sa fosneie si omului ii curg balele, ai dat ordinul si omul il executa fix ca un caine bine dresat. Caci omul e dresat in Scoala, prin Arta, prin Mass media, prin legi de Guverne, e dresat de nu se vede... Dar cand ai bani, sau dai aceasta impresie, oamenii ti se ofera inainte sa-i cumperi, imbatati de cine stie ce vise si iluzii. Este BANUL cel care sta la baza tuturor discriminarilor, injustitiilor, inechitatilor, manipularilor, indoctrinarilor, crimelor, razboaielor, suferintelor - nu degeaba i se spune Ochiul Dracului. Daca relatiile dintre oamenii elevati spiritual, constienti, se bazeaza pe iubire, relatiile dintre prosti se bazeaza intotdeauna pe finante, iar cand se bazeaza pe iubire, in momentul in care ispita banului exista, prostul se sterge la cur si cu iubirea si cu omul pe care il iubeste si implicit si cu el insusi, chiar daca sufera cumplit cand face asta. Sunt prostii cei care nu-si pot imagina o lume in care BANUL nu exista, si tot ei cei care, chiar si cu toti banii din lume in buzunar, nu cunosc niciodata fericirea, desi cred ca o pot "intretine" cu ei. Dar fericirea vine o data cu desteptaciunea, intelepciunea, virtutea, niciodata cu ceea ce pot cumpara banii, pentru ca fericirea este ceva ce exista mereu in stare latenta in om, iar nimic din ce pot cumpara banii nu o pot declansa. A nu se confunda micile bucurii si/sau satisfactii cu Fericirea, atentie. Cei care au inventat banii si care au imprimeriile sunt cei care au totul, avand in vedere ca marea majoritatea a oamenilor, fiind retarda, crede ca totul e pe bani, ca totul e de vanzare, dar chiar aceasta majoritate retarda nu are niciodata nimic, nici macar drepturi asupra corpurilor lor. Scrie pe orice hartie considerata BAN ca distrugerea respectivei hartii se pedepseste, de unde deduci ca niciodata BANUL pe care il ai nu-ti apartine, ci doar ai drept de uzufruct asupra sa. De-aceea atunci cand crezi ca ai bani, de fapt n-ai bani, detii bani, care nu sunt ai tai. Cei care au imprimariile de bani sunt cei carora le apartin toti banii si cei care "muncesc", "cred", "depind" etc. pentru/in/de bani sunt sclavii lor, iar un sclav nu este decat un obiect, un bun in circuitul civil.

luni, 19 mai 2014

La Maratonul de Poezie si Jazz



Mergeam pe Dacia cu pasi galanti cand vad pe trotuarul de pe Partea cu Muzeul Literaturii o fiinta imbracata in negru, blonda, tunsa bob asa, care semana chiar cu Rita Chirian, poeta si mai nou presedinta USR Sibiu parca, dar parca prea supla ca si fie ea, priveste spre mine si se opreste sub o salcie sa scrumeze intr-un cos, traversez si, da, am nimerit bine, era ...chiar Rita. Zambetul ei sfidator si triumfator .. Nu mai stiu ce ne-am zis, ne-am pupat la misto pe obraji si i-am spus, pentru ca arata cu-adevarat excelent ca, arata mai bine ca niciodata si bla bla.. la care ea mi-a spus: De la botox - cu acentul ei colocvial sibian, la care eu intreb cu o grimasa ironic surprinsa ce-i ala? Aveam in buzunarul jabulicii negre patru exemplare din Poemul poemelor, le luasem sa le ofer cu toata veneratia unul chiar ei, unul lui Robert Serban, cu care stabilisem ca ne intersectam acolo si unul domnului Adrian Alui Gheorghe. Al patrulea era pentru cine stie ce ocazie... O-ntreb pe Rita daca a primit Poemul poemelor, ca-i zisesem distinsului Mihai Curtean sa-i trimita un exemplar chiar cand a aparut cartea, imi zice ca nu, ii cer un pix si-i scriu o dedicatie foarte intr-un fel chiar pe cosul de langa noi, ii ofer exemplarul si..
App de Poemul poemelor, multa lume il citeste dar nu trece mai departe de dantelariile si lichiorurile limbajului in interpretarea versetelor, a Canturilor si-a Poemului in sine. Din pacate nici criticii literari n-au inca datele ca sa interpreteze acest text cu-adevarat.. sacru. Neavand cunostinte de spiritualitate este mai putin usor sa constientizezi din prima ca ce citesti cand citesti, dar mai ales cand asculti si privesti Poemul poemelor, care-i printre nenumarate altele si-o piesa de teatru, e cu-adevarat divin, desi poti simti vibratiile sale sublime, caci marea si infinita Constiinta mi-a revelat aceasta gnoza . Daca cele opt Canturi simbolizeaza cele opt ceakre principale ale omului si daca personajele sunt femininul si masculinul care canta ca-ntr-o opera frazele unui flirt ritualic magic divin care are ca scop uniunea acestor doua energii care compun toata creatia, inclusiv omul, care este universul in miniatura, macheta , daca toate miturile si toate ideile filosofiilor superioare inclusiv marele mit al Sophiei isi imprastie bling-blingurile in acest Poem, daca insusi Luceafarul de pe cerul lui Eminescu da replici in acest Poem, daca in Cantul opt cei doi zei-energii yin si yang feminin si masculin dupa ce se calibreaza, echilibreaza, fac dragoste si se fac dragoste, daca multe altele, iti dai seama ca e mai greu sa te prinzi din prima ce capodopera ai in fata. Cand spectrul perceptiei si campul ideatic este restrans poti avea in fata cerul si sa crezi ca ai o perdea prin care nu se vede nimic. Poemul poemelor este insusi Omul insusi Universul. Eu insumi l-am inteles intrutotul abia la un an si ceva dupa ce mi s-a revelat, dupa nenumarate lecturi peste lecturi. Acest Poem are puterea sa trezeasca spiritul. Va mai cuce multa apa pe Dunare pana cand se va naste persoana cu intr-atata putere intelectuala incat sa poata face critica literara in legatura cu acest Poem.. e drept ca as putea eu insumi sa scriu un tom despre el, dar de ce sa-i rapesc altcuiva placerea de-a se da destept?
Cius Rita si-ajung pe scarile Muzeului pe care ma salut cu unii altii si intru pana la usele Rotondei. Hop, se releva domnul Adrain Alui Gheorghe in compania fiului sau Vlad A. Gheorghiu pe care mi-l prezinta. Am schimbat poltiteturi si din multime apare si tanarul poet Ion Muresan, ne salutam si ne pupam pe obraji ca mafiotii, schimbam niste vorbe si-mi vine-n cap ca domniei sale o sa-i ofer al patrulea exemplar al Poemului. Ii cer lui VAG un pix si merg pe un hol din stanga Rotondei pe o masa sa scriu dedicatiile. O doamna cu o domnisoara pe care le cunosteam din vedere, angajate ale Muzeului trec pe langa mine si vorbim una alta, ulterior cand scriam in biroul dumneaei dedicatia pt. distisnul Robert Serban, doamna mi-a oferit un volum de Rondeluri de Macedonski, poleit cu aur , aparut la editura MLR, ca sa se revanseze ca ma confundase cu alt poet. M-a-ntorc la tatal si fiul Alui Gheorghe, ofer Poemul, mai ascult o poezie, mai salut niste oameni, mai schimb o impresie si, hop, apare eclatanta ca o nestemata pe pieptul lui Dumnezeu, Nadia Trohin, jazzista. Schimbam cateva vorbe dupa care imi fac vant pana in spate, pe terasa Muzeului, sa ma uit de Robert. Intru pe terasa si vad pe la mese o gramada de scriitori de toate varstele de toate calibrele cu care dau mana politicos. Erau printre altii Mihut, Tudor, Tzvetov, Buzu, Moni Stanila, Vakulovscki, Dosa, Cosa, Ivan si altii la o masa, era si domnul Ion Fandarac la alta masa, iar la masa princiara, ha ha, adica masa unde stau de obicei importantii, ca sa zic asa, adica patronul Eugen Suciu care atunci lipsea si compania, erau Adran Parvu, Adrian Suciu, Cristin Art, Mircea Tiberian, Iaru, Grosan si alti cativa. Dau noroace cu ei si-mi zice sir Parvu ca de ce n-am venit sa-i salut pe dumnealor primii, am zis c-am lasat marea placere pentru final, ma-ntreaba Suciu daca n-am ceva de fumat, ii zic ca am dar n-am foita, stai sa fac rost, mai stau putin si ma intorc in Muzeu. Vlad A. Gheorghiu imi ofera volumul sau de debut aparut la Charmides: „fratele mut. in nord apa e curata”. Domnul Alui Gheorghe avea in mana volumul sau rosu intitulat Omul girueta, aparut la Tracus Arte pe care mi-a zis ca mi-l va oferi dupa ce va citi dintr-insul. In Rotonda citea cu un patos excelent distinsa poeta Magda Carneci iar Dan Mircea Cipariu, maestrul de ceremonii, ingramadit, turtit si cu niste cearcane negre ca curu calului pe juma de fata zacea in toata augusta-i splendoare in spatele dumneaei cu zambetul sau de sobolan otravit. Apare si un domn pe care il stiam de poet, doar ca nu-mi mai aminteam nici unde ne cunoscusem nici cum il cheama, il salut, dam noroc si schimbam mai multe impresii. Imi arata finalul poemului pe care urma sa-l citeasca, il citesc cu voce tarisoara, era in rime si era excelent. Distinsul mi-a spus ca ii place poezia mea, ca se vede o traire nu stiu de care si multe alte dume, dar ulterior am aflat ca asa cum eu nu stiam cine era dumnealui, nici dumnealui nu stia cine sunt, deci ma prostea pe fata , de la cineva pe care o intrebase cine sunt sicare mi-a spus dupa. Ulterior aveam sa aflu, pe cand stateam la masa cu domnealui, cu Robert Serban caruia i-am oferit poemul si care mi-a zis ca-mi ia un interviu curand, cu Soitu, cu nevestele lor cu Adran Parvu si cu Nicoleta Popa ca era chiar poetul Pavel Susara. Il vad pe Muresan la intrarea in Rotonda, merg langa dumnealui si-i ofer Poemul poemelor cu mentiunea ca-i o piesa de teatru, mai mult decat un poem Mai stau ce mai stau, mai schimb impresii si ma indrept spre Terasa. Ma intersectez cu Inaltimea Sa Tudor Cretu, care ulterior mi-a oferit cartea sa: Fragmente continue. poeme live, schimbam doua vorbe si dau si de Leo Ancuta cu care-mi dadusem mai devreme intalnire acolo. Merg pe teraza, ii cer lui Tudor o foita, alt Tudor decat Cretu, merg la o masa si rulez un cui. Ma ridic, ii zic lui Suciu si lui Cristin Art sa mergem sa fumam, dar nu mergem atunci ca mergem inauntru sa ascultam o lectura. Citea chiar domnul Alui Gheorghe si-n timp ce citea, privindu-l pe Cipariu, am avut o viziune de zile mari. Mi-am dat seama ca Cipariu este reprezentarea perfecta a Poeziei romane contemporane, mai ales avadu-i in vedere calitatea actuala de Presedinte al Filialei de Poezie a USR Bucuresti, sau ceva de genul, iar daca e intruchiparea-reprezentarea-imaginea perfecta a Poeziei si-a spiritului roman contemporan.... Caci oare spiritul roman contemporan nu e un pigmeu turtit si-ngramadit si-n cercanat samd precum Presedintele Filialei de Poezie? Ooo, dar cum nu? Poezia este oglinda spiritului unui popor, iar Cipariu este oghinda poeziei contemporane, ba chiar si oglinda spiritului majoritatii poetilor contemporani... Cum ar spune cineva: Asa Presedinte, asa poezie, asa poeti, asa spirit Am ras in sinea mea si i-am multumit Domnului pentru aceasta profunda viziune...
Iese de la lectura domnul Alui Gheorghe si-mi ofera cu dedicatie cartea din care tocmai citise. Ulterior, pe cand stateam la masa princiara de vorba cu dumnealui am aflat vesti despre poetii Peniuc si Urmanov, actualmente calugari, despre cum Urmanov a primit o manastire in UK pe care a facut-o ortodoxa, unde a chemat mai multi calugari samd. I-am zis domnului Alui Gheorghe stiu calugarii astia despre religie cum stiu eu despre mecanica... dar n-am argumentat. Adrian Parvu zice la un moment dat in gura mare ca as fi zis eu despre Ion Muresan ca e un poet de cacat, ceea ce era complet fals, asa ca am spus ca nu mi-as permite vreodata sa spun astfel de vorbe, ca eu daca m-am exprimat, am facut-o un limbaj critic-literar... in realitate am spus ca Ion Muresan nu e poet ci trubadur si-am argumentat ca poetii sunt intelepti si ca emana cunoastere nu „fornicatii”. Am mai facut si altele, m-am mai intalnit si cu alti distinsi poeti, dar deja m-am plictisit de scris, oricum am scris acest text doar ca sa impartasesc viziunea pe care am avut-o
La final, dupa lectura lui Cipariu care, asa cum spuneam cu alt prilej, nu e cu totul lipsit de talent literar, desi cine l-a auzit atunci nu m-ar crede, domnul Susara mi-a oferit o volumul sau: SISSI, o carte obiect foarte frumoasa din care am citit doua texte care mi-au deschis apetitul s-o citesc intr-o zi pe toata...

duminică, 18 mai 2014

In Semn de PROTEST



Zilele astea are loc in Bucuresti Targul National al Cartii de Poezie, sau o alta manevra prin care Sirii Literaturii Romane isi maresc patrimoniile. Dar pentru poeti, care sunt in zilele noastre niste naivi, ca sa nu zic, niste fraieri, spre deosebire de alte epoci cand erau niste adevarati smecheri, da' smecheri nu gluma, Targul asta e o Mare Scofala, un Prilej pentru... stiu... ei mai bine... afirmare? Apropo, si zic asta cu mare parere de rau, in afara de mine, Dinescu, Vadim, Vosganian, Cipariu si alti cativa, poetii din tara asta sunt atat de batuti in cap incat mai ca se incalta cu fesu, nu asa... si-n general, literatii: niste pacalici fara demnitate, chiar daca asta este un efect al unor cauze despre care nu mai vorbesc acum...
La acest Targ am fost si eu invitat sa citesc chiar astazi, saispe mai doomiipaispe, de la ora cinci la Biblioteca Metropolitana. N-am participat in semn de Protest. Adica? Adica, nu m-am dus sa citesc pentru ca Unii Poeti primesc bani pentru lecturile lor, in timp ce Majoritatea primesc... eventuale aplauze. Si am aflat ca asa a fost si in alti ani, ceea ce eu, care mereu am fost platit pentru lecturile astea, nu am stiut pana recent. Adica cum ma frate sa te duci la lecturi la care unii dintre aia care citesc cu tine sunt platiti pentru lectura de Organizatori, dar tu nu? Pai e frumos asa? Pai ce-i asta, discriminare?
Bine ca in realitate nu m-am dus c-am fost plecat pana la Ploesti, ca s-o intorc putin ca la Ploesti, si n-am ajuns in oras decat abia dupa lectura pe la sapte fara ceva si-am intrat putin la Muzeu pe terasa unde am stat cu niste prieteni mai purii care nu sunt scriitori... si langa masa noastra erau niste artiste tot mai purii asa, printre care si o poeta balsoaie careia dintr-una-ntr-alta, ca sa-mi fac totusi lectura pe seara asta, am ajuns sa-i citesc poemul Cantecul Seductiei... si cand am ajuns pe la jumate, dupa o superduma mi-a zis ca s-a udat... si m-am oprit ca nu era bine ce se intampla, asa ca i-am oferit poemele altei doamne, o blonda la vreo patruj de ani, MILF asa, subtirica si tzatoasa, am mai zabovit putin si-am plecat... am plecat pentru ca daca mai stateam putin, in conditiile in care tocmai recitasem Cantecul Seductiei,, care-i in realitate o inductie hipnotica, intre cele doua mese, se indragosteau toate muheroanele alea, iar asta n-ar fi fost un fapt deloc spre mandria sau bunastarea mea sufleteasca...
Dar chiar si-asa, ca m-am intalnit pe-acolo cu unii poeti care mi-au zis, nu le mai dau numele, e estetic oare sa inviti poeti sa citeasca in conditiile in care tu ai bani grei de la stat si numai pe unii sa ii platesti... si, culmea, chiar pe aia care stau bine, "fostii" sicofanti samd? :D

luni, 12 mai 2014

Lectura la TNCP

Au binevoit sirii Literaturii romane sa ma invite si pe mine
sa citesc vineri dupa ora cinci in cadrul TNCP la Biblioteca Metropolitana.
Ma simt onorat, cu-atat mai mult cu cat nu ma consider un poet
nici atat de important nici atat de talentat incat sa fiu invitat
la un eveniment de o asemenea anvargura... Mi-e si jena sa ma afisez
cu mediocritatile mele intre atatia poeti cu asa shtaif...
Pai ce sa caut eu, care sunt poate cel mai slab poet
dintre cei invitati, acolo? ma gandesc.
Si cum sunt atat de slab, ma gandesc ca, pentru a-mi da valoare,
ar trebui sa cer de-acum pe o lectura cel putin cinci sute de euro... plm...
 daca nu ma mai invita nimeni nu-i pierderea mea, pana la urma...
adica, na, eu oricum nu sunt un poet valoros
si daca nu ma mai invita nimeni la lecturi...
si in mod sigur figuri din astea de stil o sa fac si cu viitoarele mele carti
pe care inca nu le-am publicat...
o sa cer cel putin o mie de lei pe exemplar...
cine vrea sa-mi citeasca elucubratiile plateste, cine nu, ia ceva mai ieftin :D
In fine, nu stiu daca o sa particip la acea lectura ca s-ar putea sa nu fiu in sat...

vineri, 9 mai 2014

In genunchi, paganilor, in genunchi


Eram un mucea prescolar intr-un camin din Comanesti
n-aveam mai mult de patru-cinci ani cand mi s-a dat pentru o serbare sa joc
rolul de sultan turc intr-o sceneta.
Aveam armata, sabie, turban cu brosa deasupra fruntii si pene de paun
curea aurie batuta cu pietre semipretioase cercel cu perla-ntr-o ureche
si trebuia sa ma lupt la misto cu armata lui Stefan cel Mare
pe care il interpreta alt elev
si sa pierd
desi puteam bate singur armata "adversa"
iar cand trebuia sa pierd trebuia, cand asa zisul Stefan cel Mare
ne ornona noua, asa zisilor "turci": In genunchi, paganilor, in genunchi
sa mai si ingenunchez impreuna cu armata mea in fata lor
ceea ce era pentru mine mare injosire.
Imi dadusera rolul tocmai ca sa-mi iau acea injosire -
tataia era cel mai luminat si invidiat politician din judet
fost primar al orasului
iar la momentul respectiv Directorul Oficiului Comertului Local
< cand venea Ceausescu prin zona cu el vorbea >
plus mare crai... care ii insiprese cine stie carui intelept local
urmatoarea duma:
"Ca sa fi un barbat implinit tre sa ai
casa lu' Ivan - asta era un medic reputat care avea o vila superba la momentul respectiv
masina lu' Pardailean - asta era un tigan negru ca piperu care avea un mertzan putin mai negru ca el
si pula lu' Stoian.
Si-am incenunchiat.

Eram un pusti nonconformist printr-a doua a treia
m-am inscris la cursuri de karate la Sala de Sport a Scolii Nr. Unu
si senseiul ne-a spus sa ingenunchiem si sa stam cat mai mult in aceasta postura
insa nu ne-a spus din ce motiv iar eu am crezut ca are el impresii de voievod
si nu prea m-am sinchisit sa stau
apoi, tot pe-atunci, m-a invatat bunicu
care era si el, pe langa un mare negustor camatar si nu in ultimul rand
om cinstit asa cum erau romanii pe vremuri
si-un mare crai
sa ma rog stand in genunchi
Tatal nostru si-apoi sa-l rog pe Dumnezeu sa-mi lumineze mintea
si m-am tot rugat pana cand
intr-o zi am devenit ateu si n-am mai inghenunchiat ani
iar lumina adunata-n minte mi s-a tot diluat si bahlit
caci m-am luat cu alcoolurile si tigarile si femeile si pula sport

Da-ntr-o seara zice prietenul Cezar Lancrajan cu care eram vecin
pe cand stateam fara chirie pe Cantemir in apartamentul poetului si chirurgului Crețan
sa iesim sa bem si-am baut toata noaptea
vreo doua sticle de vodca cu suc de mere de-o faceam pe proorocul dupa miezul noptii
si lumea din club in separeu vast de canapele imi sorbea vrajeala suprema cu abnegatie si asuduitate
pizdele se topeau ca cuburile de gheata din frapiera
s-a facut vreo cinci si-am luat-o cu Cezar in Centrul Vechi
unde iar am baut si-am tinut predica pana cand plm mi s-a rupt filmul
si m-am trezit spre casa singur pe o strada jos pe langa deaulul Patriahiei mergand pe sapte carari si vad biserica am uitat cum se cheama
gardul care ii imprejumuia curtea hop cand eram pe trotuarul de langa poarta ei
am simtit un impuls puternic ca si cand eram magnetizat sa intru in biserica
si-am intrat pana in fata altarului intre stalpii compasiune si severitate sub o turla
si-am ingenunchiat si m-am rugat cu figurile de stil ale unui ritual magic care nu stiu din ce vieti anterioare imi veneau
iar cand am ridicat mainile si capul sus gratia divina a picurat intr-o forma incandescenta si mi-a intrat prin fontanela
bisericile sunt acumulatoarele celor mai fine si rafinate eteruri
eterul se absoarbe in genunchi prin fontanela coccis piept gat cap picoare maini.. dar eu habar n-aveam asta pe-atunci
era unu septembrie se facuse toamna cand am adormit dimineata devreme

peste doua luni Eram intr-o prea lunga si totusi nu intrutotul nefericita vizita cand am citit un pliant al scolii de yoga MISA
incepeau cursuri pentru anu unu si printre altele era un citat din Bhavagad Gita in care se vorbea despre puteri supranaturale si despre cum doare cei putini le pot dobandi
ii zic lu Lipkanu ca vreau sa ma bag imi zice ca si el vrea
m-am mutat in tei la maica domnului cu cuvantul divin intr-o garsoniera la etajul noua
noua-i numarul constiintei
intr-o seara mi-am luat rucsaceul si cu Lipkanu-n Pipera la Ashram
Ashramul pe semne fusese ceva Camin de Nefamilisti sala de curs era construita din lemn deasupra
am urcat ne-am schimbat intr-un vestiar si-am urcat si mai sus in sala care era presarata cu tot felul de oameni pe diferite presuri discutand relaxandu-se asezandu-se stand
in capat la o catedra era Mihai profesorul si cele doua asistente Ruxina si.. am uitat cum
undeva langa fereastra deliciosa intr-o oarecare postura comoda chiar Ligia Parvulescu dar nu stiam asta atunci
ma proptesc cu Lipkanu fix in centrul salii intre niste tinere mai dragute sau mai putin se ridica profesorul si zice dar nu tocmai asa
sa facem mereu incalzirea inainte de asane si recomandat asane inainte de meditatie
si baga stoian rasuciri de cap in stanga si-n dreapta flexii de umeri masaj in plex contra stresurilor etc
si Mihai zice sa renuntam complet sa consumam carne cafea tigari alcool si sa practicam continenta sa ne futem dar sa nu risipim slobozii
caci slobozii e energie creatoare care transmutata prin coloana in lumina la cap mare bine face
hraneste creierul si-l fertilizeaza si duce la nemurire
hopa
zice ca alea nasoale de mai sus infunda nadisurile corpului eteric care dubleaza corpul de carne al omului si ca atunci cand este perfect functional corpul eteric omul e zeu
ca puterile psihice asa zis supranaturale prin intermediul lui se dobandesc
hopa
ne invata o asanama relaxez in ea cat de cat
apoi inca o asana
trec doua ore cat te-ai mangaiat si spre sfarsit ne spune sa ne asezam in genunchi cu fesele pe talpi si mainile ca niste toarte pe solduri in postura diamantului sau a traznetului
sa inchidem ochii si sa vizualizam in centrul fruntii o minge alba de ping pong
pe care s-o privim cat mai mult in fiecare zi
cica insusi Dumnezeu face mudra asta :D

Am facut multa yoga de-atunci si continui sa fac rara e ziua cand nu strau in genunchi si meditez si ma umplu cu lumina caci sunt un astru
si-ngenunchi acum scriu aceasta yoga din lumina mea

Cand esti perfect relaxat incat ti-ai pierdut conturul corporal poti sa-ti imaginezi cum te extinzi pana in cele mai indepartate colturi ale universului
desi universul n-are colturi
cum te faci una cu universul una cu infinitul una cu constiinta care se viseaza pe sine si toata floarea lumilor intr-un prezent fara trecut si fara viitor
totul e lumina vibranda totul e vis in vis in vis la nesfarsit
fi numai lumina si veseaza-te paradis
fi numai lumina ochiului tau
trezeste-te

joi, 1 mai 2014

Vine Razboiul si Moartea in urma lui hohotind


Cati dintre tinerii de sex masculin cu varste intre doua zeci si trei zeci si cinci de ani vor muri in Razboiul la care sunt obligati sa participe de catre cei prin care poporul roman isi exercita suveranitatea nationala si deci suveranitatea individuala, adica de catre actualii guvernanti?
Stai sa vezi.
Ai putea fi chiar tu unul dintre ei, sau fiul tau, sau varul tau, sau prietenul tau, sau iubitul tau sau... chiar eu. Pentru ca cei prin care ne exercitam suveranitatea, adica alesii nostri, anuleaza prin masurile lor chiar suveranitatea noastra individuala, incalcandu-ne flagrant libertatea, impunandu-ne obligatii fortat.
Asta au facut in ultimii doua zeci si cinci de ani in special pe la spate, iar acum o fac pe fata: pe 28 aprilie Ministerul Apararii Nationale, Ministerul Justitiei, SRI, SPP, MAE, MS, SIE și STS au aprobat Ordinul prin care s-a dispus ca tinerii cu varste intre doua zeci si trei zeci si cinci de ani sunt obligati sa-si indeplineasca serviciul militar.
Ceea ce inseamna ca daca alesii decid ca intra Romania in razboi, si asta vor face, caci asa le vor impune smecherii lor, poporul, si implicit, noi, tineretul masculin, vom fi constransi sa purtam acest Razboi, ca asa vor muschii lor.
Dar Razboiul e al lor, nu al celor care sunt fortati sa-l poarte sub sanctiunea incarcerarii, Razboiul nu e al nostru. Dar ei, alesii, guvernantii, ne trimit pe noi la moarte ca sa apere Guvernul lor, nu pe tine, pe mine, tara sau alte valori - lupii trimit fortat oile sa ii apere.
Asa patesc popoarele retarde, popoarele care habar n-au si nu sunt interesate de politica, popoarele care din maxima prostie se autoalieneaza politic, lasandu-si vietile, soarta, in mana unor escroci inumani nu mai sus decat animalele. Asa patesc prostii, mor pentru ideile celor mai destepti. Vai de puliele noastre tinere si vartoase, vai de pizdele voastre, femei, va veti pierde barbatii, fii, fratii, tatii samd. Floarea masculina a tarii va fi smulsa din radacini.
Ni se impune obligatia sa ne aparam tara, dar in realitate ni se impune obligatia sa aparam Statul, adica Ministrii, Parlamentarii, Prefectii, Primarii, Generalii si acolitii lor, ni se impune obligatia sa murim ca ei sa traiasca bine mersi sus-pusi. Ni se anuleaza suveranitatea individuala, adica calitatea de a dispune liberi de soarta noastra individuala, de independenta. Ni se anuleaza libertatea, inclusiv libertatea constiintei. Ni se incalca dreptul de proprietate de sine care ne confera atributele de posesie, folosinta si dispozitie asupra noastra, asupra corpurilor noastre. Suntem persecutati chiar de proprii nostri alesi, care nici nu sunt alesii multora dintre noi, care nici nu reprezinta pe vreunul dintre noi, care reprezinta doar interesele lor si ale acolitilor lor.
Batranii trimit tinerii sa le poarte Razboiul. Pentru ei vietile noastre nu valoreaza nimic, tot ce-i important pentru ei este sa-si pastreze ei scaunele, nomenclaturile, averile, privilegiile si vietile.
Pare incredibil, dar este atat de real, atat de strigator la cer, atat de nedrept... Pai ti se pare drept sa te forteze niste oameni care nu au nici dreptul, nici intelepciunea si nici virtutea sa faca asta, sa faci ce vor ei, sa te imbraci in uniformele lor, sa te duci unde vor ei, sa te inarmezi, sa omori, sa-ti pui in pericol sanatatea, integritatea corporala, viata? Iar daca refuzi sa te trimita la puscarie? Ti se pare drept sa fi tratat ca un animal numai pentru ca ai o varsta cuprinsa intre 20 si 35 de ani? Ti se pare drept sa te supui deciziilor altora care nu au niciun drept asupra ta, dar care isi aroga prin vilolenta, amenintare samd drepturi asupra ta?
Si ce-i de facut? Pai sunt patru optiuni:
sa te supui;
sa nu te supui si sa te condamne astia la inchisoare;
sa pleci din tara, dar tre sa te orientezi bine unde;
sau sa te organizezi impreuna cu ceilalti barbati discriminati, caci suntem discriminati, domnilor, sa iesi in strada in masa sa-ti arzi buletinul, certificatul de nastere, adica hartiile care te tin la dispozitia lor, si sa spui NU si sa aperi acest NU conform dictonului "Viata-n libertate or moarte, striga toti"